Bedhoyo

© Marie-Noëlle Robert

Spectacle

Du 27 au 29 mars 2009 - Paris

Bedhoyo Indonésie - Ballet du kraton de Surakarta
  • Ven 27 mars 2009 à 20:00 - Paris - Amphithéâtre Bastille de l'Opéra national de Paris
  • Sam 28 mars 2009 à 20:00 - Paris - Amphithéâtre Bastille de l'Opéra national de Paris
  • Dim 29 mars 2009 à 20:00 - Paris - Amphithéâtre Bastille de l'Opéra national de Paris

Danse sacrée et secrète du Kraton de Surakarta, le bedhoyo représente sans doute le summum du raffinement dans les arts de Solo, le symbole de l’élégance du Palais Royal. Cet art aristocratique est interprété par neuf danseuses, princesses de la famille royale à l’occasion de l’anniversaire de l’accès au trône du roi, ou pour un mariage princier. La légende voudrait que le bedhoyo soit d’origine divine. Cette danse décrit la rencontre entre Panembahan Senopati, premier roi de Mataram avec Kanjeng Ratu Kidul, la puissante et belle déesse, reine de la mer du Sud. Quand la Reine des esprits découvre qu’elle est atteinte par la lèpre, désespérée elle fuit vers les mers du Sud. C’est là que l’ancêtre de l’actuel roi lui rend régulièrement visite pour la consoler. Amoureuse, elle lui demande de rester et partager le trône avec elle. Elle danse un bedhoyo. Il décline sa demande mais lui promet en revanche que tous ses descendants l’épouseront. Un de ses petits-fils, Sultan Agung, charmé par le bedhoyo ketawang dansé à la cour de Kanjeng Ratu Kidul lui demande de l’enseigner à ses danseuses favorites. Elle lui promet de venir chaque année transmettre cet art à de jeunes danseuses. La musique du gamelan et le chant qui accompagnent cette chorégraphie créent une atmosphère qui évoque le vent de la mer. Les neuf danseuses représentent l’esprit de la déesse. L’observateur averti peut en un moment de grâce voir apparaître une dixième danseuse, invisible au commun des mortels !

La chorégraphie du bedhoyo raconte une histoire sans pour autant être descriptive ou narrative. C’est ce qui fait toute la grâce et le suprême raffinement des danses de Solo, aux mouvements codifiés qui rappellent l’art des mudra.

Si la légende fait remonter la forme actuelle du bedhoyo au règne du Sultan Agung Mataram (1613-1645), aucun document ne permet de l’attester, ceux-ci datant de la fin du XVIIIe siècle.

Plusieurs interdits accompagnent cette danse. Par exemple, les danseuses, habillées comme de jeunes mariées, doivent jeûner et suivre un rituel de purification. Les répétitions ne peuvent avoir lieu que tous les 35 jours, c’est-à-dire quand le jeudi correspond au cinquième jour de la semaine selon le calendrier javanais. Toutes les répétitions et surtout la représentation doivent être précédées d’offrandes. Quand le texte des chants est recopié, quelques erreurs sont intentionnellement glissées afin d’éviter de faire une copie exacte du texte sacré. Car pendant toute répétition ou représentation, il y a trace de la présence de Ratu Kidul.

Les danses de cour de Solo créent une atmosphère particulière, le spectateur émerveillé est transporté par tant de grâce, enivré par le mouvement d’équilibre dans le déséquilibre, répétitif sans être jamais le même, chorégraphie prenante comme lesvagues de la mer dans lesquelles l’amoureux de la grâce se noie volontiers dans sa quête quasi mystique du beau.

Arwad Esber

Rahayu Supanggah est l’une des principales figures du monde culturel indonésien. Grand maître et connaisseur des musiques traditionnelles et notamment des musiques de gamelan de Java Centre, Rahayu Supanggah est aussi considéré comme un pionnier de la musique contemporaine indonésienne. Né dans une famille de dalang, il a grandi dans un milieu artistique et culturel traditionnel. Il a d’abord choisi d’être musicien, et c’est ainsi qu’il se définit en premier. Docteur en ethnomusicologie, Rahayu Suppanggah enseigne à l’institut Seni Indonesia de Surakarta . Il  a été professeur invité dans de multiples universités en France, Suisse, Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Par ailleurs, il a travaillé avec d’éminents metteurs en scène comme Peter Brook – « Mahâbârâta » (1994) – ou encore Robert Wilson – « I La Galigo » (2004) –. Sa composition de la bande originale du film Opéra Jawa a reçu en 2006 le prix SACEM Meilleure création sonore et musicale lors du 28ème Festival des 3 continents de Nantes. Depuis 2007, il coordonne la mise en place d’un département d’enseignement du gamelan au Southbank Centre de Londres.

En première partie du Bedhoyo, le gamelan interprétera de courtes pièces de Supanggah composéees dans un style traditionnel et contemporain.

Informations pratiques

Dans le cadre du 13ème Festival de l'Imaginaire

Distribution

Sous la direction de Son Altesse Royale G.R.Ay Koes Moertiyah Wandansari
Direction musicale Rahayu Supanggah et Gamelan Garasi Seni Benawa