Séminaire

Du 6 mai au 29 juillet 2011 - Vitré

Le pouvoir des masques
  • Ven 06 mai 2011 à 18:30 - Vitré, Château de Vitré

Depuis des siècles, les masques rythment la vie d’un grand nombre de sociétés de par le monde, que ce soit dans leurs activités de tous les jours, leurs manifestations spectaculaires ou leurs célébrations religieuses.

Accessoire de la vie quotidienne, objet de théâtre, de rituel ou de carnaval, le masque investit celui qui le porte de pouvoirs parfois terrifiants, car ici l’on touche presque toujours au monde des morts. Et c’est donc au prix d’un apprentissage voire d’une initiation que le porteur de masque apprend à se dépouiller de lui-même pour donner vie à un archétype social, dramatique ou religieux. Ce peut être le symbole d’un groupe ou d’un genre : catégorie professionnelle, société secrète, gente féminine ; un personnage de théâtre, d’opéra ou de ballet comme ces bonzes libidineux ou ces aristocrates imbéciles que les villageois coréens s’amusent à brocarder lors des t’alchum, ces créatures mythiques du barong balinais prises dans l’éternel combat du bien et du mal, ou encore ce personnage féminin de (toujours joué par un homme !) mourant abandonné puis resurgissant sous les traits d’un démon vengeur. Le masque personnifie aussi les ancêtres, les esprits, les divinités, faisant vivre tout un monde parallèle riche de symboles et d’enseignements où peu à peu s’estompent simulacre et réalité. Fauteur de trouble dans nos carnavals européens, le masque est bien plus souvent un garant de l’ordre et de la cohésion sociale, chargé selon les lieux et les circonstances de protéger, guérir, juger, punir, enseigner…

Qu’il soit destiné à durer ou promis à une destruction rituelle immédiate, le masque est aussi un objet artisanal, dont les formes, les matériaux, nobles ou ordinaires, le style, réaliste ou symbolique, sans oublier une certaine aura magique fascinent les amateurs d’art. Des petits masques en papier mâché blanc, rouge et noir du pongsan coréen aux monstrueuses excroissances des kwagh-hir du Nigeria, en passant par les makishi du Zambèze en jute et en bambou, les chhau de l’Inde aux coiffes richement enguirlandées, les goulong du Vanuatu en terre et toile d’araignée, ou les démons baroques et bariolés de Bali et de Bolivie, cette exposition explore à travers une centaine de pièces des imaginaires visuels parfois délirants.

Françoise Gründ et Pierre Bois

Informations pratiques

Dans le cadre du 15e Festival de l'Imaginaire

Centre de documentation sur les spectacles du monde
2 rue des Bénédictins 35500 Vitré
Du mardi au dimanche de 14h à 18h

Entrée libre