Le maqâm de Bagdad
Concert

Vendredi 26 et samedi 27 avril 2013 - Paris

Le maqâm de Bagdad Irak - par Hamed Al Saadi et son ensemble Tchalghi Baghdadi
  • Ven 26 avril 2013 à 20:30 - Paris - Institut du Monde Arabe
  • Sam 27 avril 2013 à 20:30 - Paris - Institut du Monde Arabe

Le plus fidèle représentant de cette musique à la fois savante et populaire qui s’enracine dans six siècles d’histoire.

Centre du monde arabomusulman à l’époque de l’âge d’or abbasside, la terre d’Irak reçut aussi l’empreinte des Romains, Sassanides, Mongols, Turkmènes, Ottomans et Persans. C’est donc au carrefour des trois grandes civilisations islamiques : arabe, persane et turque, que Bagdad a développé une culture originale dont l’art du maqâm porte toujours témoignage.

Art savant autrefois chanté dans les cafés, lieux d’échange et de détente mais aussi de spectacle et de transmission de la tradition, le maqâm touchait tous les milieux. Les guerres, les embargos ont failli le faire disparaître, éparpillant chanteurs et musiciens un peu partout dans le monde arabe et à l’étranger. Hamed Al Saadi est de ceux-là. Il n’a jamais vraiment quitté l’Irak, partageant son temps entre sa ville, Bagdad, et le refuge d’une capitale voisine, et c’est de là qu’il est venu en 1998 donner ses premiers concerts en France, à la Maison des Cultures du Monde.

Le maqâm, art savant, se compose de différentes suites de pièces vocales et d’interludes instrumentaux ; chaque suite est fondée sur l’enchaînement de modes musicaux, de rythmes spécifiques et de formes poétiques selon un ordre établi par la tradition. Le chanteur ou qâri’ (litt. « récitant ») a toute liberté de puiser dans l’immense corpus poétique arabe, à condition de respecter la forme imposée.

Le poème éclatant littéralement sous l’effet des parties musicales qui se succèdent ou de l’insertion de passages instrumentaux entre les vers, le maqâm est avant tout une musique expressive, aux couleurs nostalgiques ou dramatiques, accentuées par diverses techniques ornementales, dont une sorte de huchement ou de sanglot, que Hamed Al Saadi est aujourd’hui l’un des seuls à avoir conservées.

Deux chanteurs ont marqué l’art du maqâm au XXᵉ siècle : Muhammad al-Gubantchi (1901-1989) et Yusuf Omar (1918-1987). Hamed Al Saadi fut le principal disciple de Yusuf Omar et son style vocal en fait son véritable héritier. Le timbre est tout sauf brillant, on affectionne au contraire un chant légèrement voilé, presque rauque, marqué par de subtiles hésitations. Il est soutenu par le son plaintif de la petite vièle djozé, et les sonorités un peu fragiles de la cithare à cordes frappées santur, quelques tambourins et parfois une paire de petites timbales donnent le rythme.

Récemment, nombre de chanteurs, influencés par la chanson égyptienne, ont en partie abandonné ce style ainsi que les instruments typiquement irakiens. Hamed Al Saadi demeure quant à lui fidèle à l’héritage de ses maîtres, héritage qu’il a consolidé, enrichi de son apport personnel et qu’il transmet aujourd’hui au sein du conservatoire de Bagdad.

Le maqâm irakien a été proclamé par l’UNESCO chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2003.

Informations pratiques

Dans le cadre du 17ème Festival de l'Imaginaire
Un concert co-produit par la Maison des Cultures du Monde et l’Institut du Monde Arabe

Distribution

Hamed Al Saadi, chant
Dakhil Ahmad, djozé
Amir Al Saffar, santûr
Sabah Kadem, tabla
Ahmad Dakhil, riqq