Avec sa voix chaude, grave et sensuelle, son chant qui retient chaque lettre, on peut dire que Silvia Maria s’inscrit dans la lignée de chanteuses comme Chavela Vargas. Cette artiste mexicaine, amoureuse de son Oaxaca natal qu’elle célèbre avec exaltation, éprouve un bonheur immense à chanter. Tantôt introverti, nostalgique, tantôt débordant de joie, son chant résonne comme autant de moments de vie. L’amour dans tous ses états, les femmes de sa terre natale, la beauté, l’âme, la nature, c’est toute la palette des sentiments qui est déclinée, avec délicatesse, dans le répertoire de cette artiste invitée à chanter pour la première fois en France.
Artiste autodidacte, Silvia Maria joue de la guitare depuis l’âge de six ans. Son frère aîné consent à lui apprendre une chanson, une seule. Munie de cet unique bagage, elle s’y attachera comme à une sorte de guide qui l’aidera à en apprendre d’autres. Plus tard, sa grand-mère paternelle qui, elle aussi, chantait tout en s’accompagnant à la guitare, lui en apprendra quelques autres.
Quand la famille s’installe dans la ville de Oaxaca, Silvia s’arrange, parallèlement à ses études, pour continuer à travailler, toujours seule, la guitare et le chant. Souhaitant aller à la rencontre du monde musical, elle décide de se rendre à la radio. Mais c’est son interprétation de l’Ave Maria de Schubert en l’église de La Soledad, devenue aujourd’hui une basilique, qu’elle se fait connaître. Éprise de musique, Silvia Maria chante à chaque fois qu’elle en a l’occasion et se produit dans quasiment tous les théâtres et salles de concert de Oaxaca.
Un concert de Silvia Maria constitue un véritable havre de paix, un moment qui transporte dans l’espace et dans le temps, dans des contrées imaginaires, l’imaginaire de chaque auditeur.
Une artiste à découvrir absolument.
Arwad Esber