Yong-bu Ha

© Marie-Noëlle Robert

Spectacle

Du 30 mars au 1er avril 2009 - Divers lieux

Yong-bu Ha Corée - Les danses de l’homme
  • Lun 30 mars 2009 à 20:00 - Paris - Amphithéâtre Bastille de l'Opéra national de Paris
  • Mar 31 mars 2009 à 20:00 - Paris - Amphithéâtre Bastille de l'Opéra national de Paris
  • Mer 01 avril 2009 à 20:30 - Théâtre d'Alfortville

Trésor National Vivant, Yong-bu Ha est un grand danseur coréen contemporain. Il faut l’avoir vu danser pour saisir ce que l’on peut décrire comme « la grâce virile », une élégance masculine ancrée dans la terre, aérienne, subtile.

Reconnu comme meilleur interprète du Miryang Baekjung Noli, patrimoine culturel immatériel de la Corée, Yong-bu Ha a contribué à populariser cet épisode essentiel de la journée dédiée à Bouddha dans la région du Miryang (sud de la Corée) où il est né. Il n’a que quatre ans quand son grand-père, Bo-kyung Ha, qui fut lui aussi Trésor National commence à le former et à lui transmettre son art. Yong-bu Ha lui rendra un hommage lors de ces représentations parisiennes.

Transmission. En Corée, cette notion est d’une haute importance : chaque aspect de l’héritage culturel, chaque danse, chaque musique, chaque rituel sont à juste titre considérés comme des composantes essentielles d’un ensemble plus vaste qui constitue la civilisation. Ces éléments de la culture coréenne sont d’autant plus vénérés qu’ils ont traversé les vicissitudes d’une histoire souvent douloureuse.

Les danses coréennes et les musiques qui les accompagnaient faisaient généralement partie de rituels chamaniques, de cérémonies ou de célébrations dédiées aux divinités. Au fil du temps, les parties dansées de ces rituels se sont développées de manière indépendante pour devenir un genre en soi, le corps et le mouvement donnant la parole à une sensibilité esthétique et à une conception particulière de la relation au monde.

Yong-bu Ha interprètera un programme de danses masculines, comme le Yangban Chum, (chum signifie danse) considéré par les Coréens comme le parangon de leur tradition chorégraphique. C’est la danse des hommes nobles empreinte d’élégance et de retenue. Beombu Chum est une danse de la classe roturière de Miryang. Cette pièce informelle au rythme puissant et enlevé était dansée en plein air. Miryang Buk Chum est une prière pour les cinq éléments, pour le bien-être des paysans, pour leurs récoltes, pour la multiplication du bétail ainsi que pour Obok (les cinq bénédictions). Le rythme, plus lent et solennel, prend toute sa splendeur au moment du Jeongjundong, appelés aussi « Mouvements du Silence », qui se caractérise par un délicat et précis mouvement d’ouverture et de fermeture.

Yong-bu Ha a su aussi créer son propre langage en puisant dans l’essence de la danse traditionnelle coréenne. Sa propre gestuelle, toute dans un dialogue avec la terre, dans un mouvement libre et tendu à la fois, revient à l’essence de ce mouvement d’une élégance extrême, quasi emblématique de la danse traditionnelle coréenne. Une sorte de respiration sublimée comme si le danseur quittait son ancrage au sol pour s’élever vers une dimension plus spirituelle.

Yong-bu Ha est accompagné par l’ensemble Baramgot dont le nom signifie « le vent au point de rencontre entre la terre et la mer ». C’est l’un des meilleurs groupes de musique coréens actuels. Dirigé par le jeune compositeur et musicien Won Il, il excelle aussi bien dans le jeu de la musique traditionnelle que dans le répertoire contemporain, réinterprétant librement le Sinawi, la musique improvisée traditionnelle, ou créant un nouveau monde de sons libres.

Yong-bu Ha, Won Il et les musiciens de l’ensemble Baramgot ont su forger leur propre personnalité artistique en respectant leur héritage culturel et en regardant le monde qui les entoure pour mener avec lui un dialogue et un échange créatifs.
C’est à un retour sur ses cinquante ans de vie artistique que Yong-bu Ha convie le public du Festival de l’Imaginaire, revenant à ses racines pour tracer à partir d’elles de possibles nouvelles voies.

Arwad Esber

Informations pratiques

Dans le cadre du 13ème Festival de l'Imaginaire
Avec le soutien du Centre Culturel Coréen à Paris

Distribution

Yong-bu Ha, accompagné par l'ensemble Baramgot dirigé par Won Il