Ashiq

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Concert

Dimanche 29 mars 2009 - Paris

Ashiq Bardes d'Azerbaïdjan
  • Dim 29 mars 2009 à 17:00 - Paris - Auditorium du Louvre

L'art des ashiq est la forme d'expression artistique la plus appréciée du peuple azerbaïdjanais. Poète, compositeur, luthiste, le ashiq est aussi narrateur, acteur improvisateur et parfois danseur. Cette tradition est née au XVIe siècle. Shah Ismaïl, fondateur de la dynastie safavide, vient de prendre le pouvoir en Iran et impose l'azéri comme langue officielle, permettant l'éclosion d'une littérature écrite et orale azerbaïdjanaise. Entre le XVIe et le XXe siècle, l'on voit fleurir des centaines de poèmes lyriques, philosophiques, descriptifs, qui se transmettrent principalement par voie orale, et des dizaines de dastan – longs récits musicaux et poétiques – qui aujourd'hui encore animent les veillées dans les villages ou certains salons de musique en ville. Il y a encore près d'un siècle, chaque village possédait son « école » de ashiq identifiée par un style d'interprétation, un mode d'accompagnement instrumental et un répertoire.

L'art des ashiq demeure aujourd'hui bien vivant, même s'il ne subsiste plus que dans certaines régions, et attire encore nombre de jeunes musiciens. Les ashiq se produisent non seulement dans les fêtes de village où les bardes se livrent à des joutes très prisées du public, mais aussi dans les grandes salles de concert, les festivals et sur les chaînes de télévision. Quatre cents environ vivent de leur musique, parmi lesquels beaucoup de jeunes.

Les amateurs de mugam – la musique savante d'Azerbaïdjan – retrouveront dans cette musique conçue pour l'écoute attentive une esthétique familière mais plus populaire, plus drue. La voix, fortement projetée, est savamment modulée et parfois doublée par le timbre mélancolique du hautbois balaban. Le saz lui répond par de longues cantilènes ou des ostinatos rythmiques qui rappellent les allures du cheval.

Ces cinq artistes représentent divers styles de l'ouest de l'Azerbaïdjan : Altay Mamedli et Qazanfar Quliyev appartiennent à l'école de Ganjabasar réputée pour l'exubérance de ses ashiq qui parfois dansent aux sons du saz et du balaban, le jeune Ramin Qarayev de l'école de Borchaly, une enclave azerbaïdjanaise en Géorgie, illustre un style plus introverti qui met l'accent sur la beauté du chant et la finesse du jeu de saz. Neymat Qasimli, au saz solo, nous proposera ses interprétations très personnelles des anciennes mélodies de Gedabey. Enfin Samira Aliyeva, une star dans son pays, montrera comment les femmes ont réussi à s'imposer dans une tradition qui demeura longtemps réservée aux hommes.

Pierre Bois

Informations pratiques

Dans le cadre du 13ème Festival de l'Imaginaire
Dans le cadre des Concerts de musique du monde islamique
Avec le soutien du Ministère de la culture et du tourisme de la République d'Azerbaïdjan

Distribution

Altay Mamedli, chant et luth saz
Qazanfar Quliyev, hautbois balaban
Samira Aliyeva, chant et luth saz
Neymat Qasimli, luth saz