Voix de divas

© François Guénet

Concert

Samedi 14 et dimanche 15 mai 2011 - Paris

Voix de divas Ouzbékistan
  • Sam 14 mai 2011 à 20:30 - Paris - Maison des Cultures du Monde
  • Dim 15 mai 2011 à 17:00 - Paris - Maison des Cultures du Monde

Matlubeh Dadabayeva, Monajat Yultchieva, Nadira Pirmatova sont désormais internationalement connues comme les très grandes chanteuses d’Ouzbékistan. La Maison des Cultures du Monde les avait présentées à Paris au cours des vingt dernières années. Mais un arbre aussi majestueux soit-il ne saurait cacher la forêt et c’est bien de forêt qu’il s’agit dans le domaine du chant en Ouzbékistan.

Les trois chanteuses, que le Festival de l’Imaginaire a choisi d’inviter cette année, ont ceci en commun que la puissance et le registre étendu de leur voix leur permettent de passer facilement du répertoire savant, – le shashmaqâm – à celui de la musique populaire. De trois générations différentes, elles assurent la continuité d’un art et d’une technique vocale qui les distinguent des autres écoles d’Asie Centrale. Toutes trois sont célèbres et adulées dans leur pays.

L'aînée, Zamira Suyunova, née dans un village de la région de Kashkadarya, a 52 ans. « Artiste du peuple », elle enseigne au Conservatoire d’État d’Ouzbékistan. Très jeunes, elle et sa soeur qui joue du dutâr, se passionnent pour la musique, aussi leur père décide-t-il de les emmener à Tashkent où elles vont suivre des cours à l’école Glier célèbre pour son enseignement de musique classique occidentale. C’est Ghanidjon Toshmatov qui encouragera Zamira à mettre sa voix au service de la musique classique traditionnelle ouzbèke. Elle a enregistré plus de deux cents chansons, dont une trentaine de sa composition, pour la Golden Foundation de la télévision nationale et la radio ouzbèkes.

Mahfuza Karimova, qui est née, dans la vallée de Ferghana, à Marghilan, ville connue pour être le berceau de grands chanteurs, a 39 ans. Elle se passionne pour la musique en écoutant les disques de Zamira dont elle devient une fervente admiratrice et disciple. Elle enseigne également au Conservatoire d’État d’Ouzbékistan.

Quand à Klara Turaeva, née comme Zamira dans la région de Kashkadarya, elle n’a que 23 ans. Elle termine cette année ses études au Conservatoire où elle est l’élève de Zamira. Ces trois chanteuses représentent plus que trois générations, trois périodes de l’histoire de leur pays. Zamira est née et a été élevée durant la période soviétique. Mahfuza représente la période « post-soviétique » de l’Ouzbékistan alors que Klara est un pur produit de l’Ouzbékistan indépendant. Elles illustrent parfaitement la transmission de génération en génération, indépendamment des conditions sociales et politiques, d’un patrimoine musical bien vivant.

L’ensemble qui accompagne les trois chanteuses, et qui a été spécialement réuni pour ce concert, est composé du joueur de nay Abdulakhat Abdurashidov et du joueur de qonun Abdurakhman Kholtadjiev, tous deux « musiciens-virtuoses » d’Ouzbékistan, et de quatre musiciens de la nouvelle génération (ils ont moins de trente ans) : Dilmurod Musaev qui joue du rubâb et du tanbûr, mais qui est, par ailleurs, l’un des chanteurs vedettes de la nouvelle scène musicale pop ouzbèke ; Maribjon Artikov au ghijak, Rakhmatilla Nurillaev au dutâr et Shavkatjon Usmanov à la doira.

Un concert* exceptionnel à plus d’un titre à ne pas manquer.

Chérif Khaznadar

* Ce concert a été créé au Centre pour les musiques dans le monde de l’islam à Al Aïn (E.A.U.)

Informations pratiques

Dans le cadre du 15ème Festival de l'Imaginaire

Distribution

Avec les solistes
Zamira Suyunova
Mahfuza Karimova
Klara Turaeva

accompagnées des musiciens
Rakhmatilla Nurillaev, dutâr
Dilmurod Musaev, rubâb, tanbûr
Abdurakhman Kholtadjiev, qonun
Maribjon Artikov, ghijak
Abdulakhat Abdurashidov, nay
Shavkatjon Usmanov, doira