Hayachine Take Kagura
Spectacle

Du 27 mars au 3 avril 2013 - Divers lieux

Hayachine Take Kagura Japon - Danses masquées du village de Take
  • Ven 29 mars 2013 à 20:00 - Paris - Maison des Cultures du Monde
  • Sam 30 mars 2013 à 19:00 - Paris - Maison des Cultures du Monde
  • Dim 31 mars 2013 à 17:00 - Paris - Maison des Cultures du Monde
  • Lun 01 avril 2013 à 17:00 - Paris - Maison des Cultures du Monde

Spectacle surtitré en français

Dérivé en partie du culte shinto, le répertoire de kagura est beaucoup plus ancien que celui du .

Lorsque la déesse solaire Amaterasu eut sa grande colère contre son jeune frère Susano, le dieu des mers, elle bouda la création entière et se cloîtra dans la caverne de Ame-no-Twaya. La terre entière fut ainsi privée de lumière et la vie devint insupportable pour les dieux comme pour les hommes. C’est alors que la jeune déesse Ame-no-Uzume-no-Mikoto se mit à chanter et à danser devant l’entrée de la grotte fermée par un énorme rocher. Sa danse et son chant, comiques et parodiques, provoquèrent un rire général qui, malgré l’obscurité secoua toute l’assistance. Curieuse, la déesse du soleil entrebâilla le roc qui fermait la caverne et, aussitôt quelqu’un fit rouler la pierre dans l’abîme. C’est ainsi que la lumière réapparût sur la terre.

Le kagura, (de kamukura : kamu pour les dieux et kura pour siège) c’est la rencontre des dieux et des hommes, « pour le plaisir des dieux ». Cette très ancienne forme dramatique dansée liée aux rites shintoïstes célèbre les esprits de la montagne, de l’arbre, de la pierre, de la rivière.

Les acteurs-danseurs, qui ne sont pas des professionnels, portent de volumineux masques de bois coloré et dansent avec vigueur sur des estrades de plein air. Eux-mêmes devenus « sièges des dieux » ils jouent les épisodes des mythes fondateurs, de la naissance de la lumière ou de la venue des divinités, un répertoire beaucoup plus ancien que celui du , dérivé des chroniques guerrières et des légendes dans lequel transparaît la conception japonaise de la divinité, de la nature et de la formation du monde. Accompagné par des musiciens, le jeu, très libre, déclenche alternativement la ferveur ou le rire.

D’une grande diversité, les costumes et les masques varient selon les danses. La troupe Take Kagura vient du village de Take qui se situe au pied du Mont Hayachine. On pense que c’est dans ce village que le kagura trouverait son origine. Chaque troupe possède son répertoire différent de celui des autres. Il en est de même pour les masques. Le répertoire de Take compte environ 70 danses. Chaque représentation de kagura débute par des danses rituelles, suivies de danses racontant l’histoire des divinités. Une danse finale, gongen mai, met en scène un shishi, sorte de créature imaginaire ressemblant à un lion noir et incarnant la divinité d’Hayachine elle-même. Ces narrations dansées peuvent revêtir un caractère naïf soit comique, soit hiératique. D’autres danses sont plus dramatiques, marquées par une certaine violence, ce sont les danses des dieux, des danses de personnages féminins qui retracent des légendes, ainsi que des danses de divertissement.

L’ensemble musical qui accompagne le kagura est constitué d’un tambour doko, deux cymbales sho et une flûte de bambou. Les musiciens s’installent sur scène, dos au public, à l’exception du flûtiste qui s’installe derrière le rideau de fond avec les chanteurs. On passe de mélodies au rythme doux et modéré à des moments plus violents au rythme puissamment marqué par les battements du tambour.

Les représentations de kagura sont très appréciées par la population locale car elles reflètent leurs croyances dans les forces de la nature et du cycle de la vie et font écho aux questions actuelles relevant de l’environnement et de l’écologie.

d'après Sumio Morijiri

Les kagura de Hayachine ont été inscrits en 2009 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel par l'Unesco.

Informations pratiques

Dans le cadre du 17ème Festival de l'Imaginaire
Avec le soutien de la Fondation du Japon et la collaboration de la Maison de la Culture du Japon à Paris

Autour du spectacle

// Maison des Cultures du Monde, Paris
Samedi 30 mars 2013 à 14h30
Projection du film « Ode au Mont Hayachine » de Sumiko Haneda (1982, couleur, 16mm, 153 mn)
En japonais sous-titré en anglais

Née en 1926 en Mandchourie, la réalisatrice Sumiko Haneda a réalisé plus de 90 films documentaires. Sa découverte du kagura en 1964 fut un tel « choc » que l'idée de ce film, dont le tournage débuta en 1979, s'est immédiatement imposée. Après avoir été menacé de disparition en raison d'un manque de praticiens, le kagura connaissait alors une vraie résurgence grâce à une implication forte de la jeune génération. Entre temps, les routes avaient été pavées, les toitures recouvertes de tuiles colorées, les voitures et les téléviseurs avaient fait leur apparition... Le kagura conservait son esprit d'origine tout en traversant les âges.

EN TOURNÉE
// Opéra, Lille

Mercredi 27 et jeudi 28 mars 2013

// Le Trident, Cherbourg
Mercredi 3 avril 2013