Haïg Sarikouyoumdjian vous donne rendez-vous le jeudi 20 mai pour le deuxième concert en ligne du cycle « Musiciens d'ici, musiques d'ailleurs », proposé par l'artiste Waed Bouhassoun.
Les écrivains arméniens médiévaux évoquent plusieurs sortes de goussan. Les vibassan, comme les aèdes grecs du temps d’Homère, chantent les épopées, les govassan sont spécialisés dans les panégyries, très présentes dans la tradition arménienne, et les ashough sont eux les interprètes d’une poésie lyrique, le plus souvent courtoise, un peu à la manière de nos troubadours.
L'ensemble Goussan présente ici l’héritage de deux grandes figures de cet art des bardes d'Arménie : Sayat Nova (1712-1795) et Djivani (1846-1909). Sayat Nova est considéré comme le grand maître de l’art des ashough : sa poésie raffinée destinée à la cour aborde toutes les nuances du sentiment amoureux, mais s'exprime aussi sur d'autres thèmes : ode à son instrument - le kamantcha - ou revendication du pouvoir de son écriture face au pouvoir royal… Issu du monde rural d’une région à la frontière de la Géorgie, Djivani a été un ashough réputé, très populaire. Il chante l’amitié, l’amour du terroir, le désespoir vaincu…
L’esthétique de l’ensemble s’inscrit dans la tradition arménienne : elle est le fruit d’un travail de recherche permanent sur les répertoires, l’ornementation, l’usage des micro-intervalles et l’improvisation.
D'après un texte de Lise Nazarian et Haïg Sarikouyoumdjian
En co-production avec le Théâtre de la Ville