Le Tsugaru shamisen est un art musical traditionnel japonais plus rythmé que le shamisen classique et qui vient de la région de Tsugaru au nord de l'île de Honshu.
L'histoire veut que ce style musical ait été d'abord pratiqué par des mendiants, souvent aveugles, appelés bosama, qui jouaient à la porte des maisons jusqu'à avoir obtenu de l'argent ou de la nourriture.
Le répertoire est structuré par des pièces traditionnelles comportant un thème fixe et une partie variable qui est toujours improvisée par le musicien.
Utilisé au xixe siècle pour simplement accompagner les chanteurs populaires traditionnels, le luth de Tsugaru s'est imposé peu à peu comme instrument soliste ou leader d'une musique d'ensemble.
Considéré par certains comme le « jazz japonais », le Tsugaru shamisen est aujourd'hui la plus populaire des musiques jouées au shamisen et connaît depuis quelques années une véritable réinvention.
Virtuose du genre, Kudo Shosen tient son nom de l'école Kudo où il a développé son art auprès du maître Kyosho Kudo. Il dirige aujourd'hui sa propre école à Kamata. Membre de l'association Nihon Minyo Kokai, il y a rencontré Kazuyoshi Watanabe qui étudie désormais le shamisen parallèlement à ses prestations de chanteur. Les deux artistes jouent ensemble depuis plus de quinze ans.
Quant à Noriko Ukekawa, elle est née à Miyagi au sein d'une famille de musiciens traditionnels. Initiée par sa mère, dès sa plus tendre enfance, au chant de la région, elle a aussi étudié le taïko et le shamisen, possédant ainsi tous les éléments du style minyo.
Tous trois font désormais partie de la famille Kudo. Au son percutant et puissant, mais tout autant mélancolique et sensible, du shamisen, s'allient le rythme du taïko et la mélodie épurée des chants traditionnels japonais.
Une plongée aux sources des musiques populaires nées dans un long hiver enneigé au nord du Japon.
Hubert Laot