Yé Lassina Coulibaly, musicien et compositeur burkinabé aujourd’hui basé en France, a grandi à l’école de la tradition mandingue. Fortement marqué par les principes du koré, l’une des six sociétés d’initiation du peuple bambara qui assure aux garçons un enseignement sur le rapport de l’homme à la nature et sur les divers aspects de la destinée humaine, il n’hésite pas à en réutiliser les formes musicales avec les trois balafonistes virtuoses du groupe Yan Kadi Faso, tout en les poussant vers de nouvelles limites.
Leurs pièces polyphoniques reflètent l’admirable travail de variations mélodiques et rythmiques réalisé par cet ensemble fondé en 1997 et composé d’instrumentistes hors-pair basés à Bobo-Dioulasso. Complices depuis plus de deux décennies, Lassina Dembele, Moumouni Sanou et Jacques-Marie Dao sont aussi des facteurs de xylophones. En malinké, l’expression « balafon » veut dire « sonner le bala », jouer du xylophone. Le balafon se compose d’un cadre en bois sur lequel sont fixées des lames de bois au moyen de cordes ou de lanières de cuir. Sous chaque lame est placée une calebasse servant de résonateur. La calebasse est percée d’un trou sur lequel on colle une membrane très fine, autrefois une toile d’araignée, aujourd’hui une fine feuille de papier ou de plastique qui vibre comme un mirliton à chaque frappe sur la lame. Le grésillement qui en découle confère ce timbre particulier au balafon.
Percussionniste, Yé Lassina Coulibaly s’est spécialisé dans le jeu du tambour tama et du djembé. Ce natif d’une famille de griots est également chanteur : il présente en bambara des chants louant la beauté des paysages et l’esprit de la nature de son pays d’origine. Témoins de son engagement, ses textes s’inspirent de thèmes et récits traditionnels tout en faisant écho aux réalités contemporaines du Burkina Faso. Ils parlent du respect et de la protection de la nature, du rapport aux aînés autant que de l’importance de l’éducation et de la liberté.