© Stephan Woelfel, Simon Woolf / Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg, 2017

Les techniques artisanales et les pratiques coutumières des ateliers de cathédrales, ou "Bauhütten", en Europe Savoir-faire, transmission, développement des savoirs, innovation

Lors de sa quinzième session (15.COM), le Comité intergouvernemental de sauvegarde du PCI (Unesco), réuni en ligne du 15 au 18 décembre 2020, a inscrit les techniques artisanales et les pratiques coutumières des ateliers de cathédrales en Europe sur le Registre de bonnes pratiques de sauvegarde. Il s'agit du 23e élément inscrit pour la France sur les listes du PCI de l'UNESCO.

Cette candidature multinationale a été présentée conjointement par l'Allemagne, l'Autriche, la Norvège, la Suisse et la France.

Le fonctionnement en ateliers, ou « Bauhüttenwesen », est apparu au Moyen Âge sur les chantiers de construction des cathédrales européennes. Aujourd’hui comme alors, ces ateliers accueillent différents corps de métiers œuvrant en étroite collaboration.

En allemand, le terme Bauhüttenwesen désigne d’une part l’organisation d’un réseau d’ateliers œuvrant à la construction ou à la restauration d’un édifice, et d’autre part l’atelier lui-même, en tant que lieu de travail.

Depuis la fin du Moyen Âge, ces ateliers ont constitué un réseau suprarégional qui s’étend au-delà des frontières nationales. Ces ateliers sauvegardent les coutumes et rituels traditionnels associés aux différentes professions, ainsi qu’une mine de connaissances transmises de génération en génération, à la fois oralement et par écrit.

Confrontés à la pénurie progressive des compétences techniques et à la mécanisation croissante associée à une politique d’optimisation des coûts, les ateliers créés ou rétablis aux dix-neuvième et vingtième siècles sont devenus des institutions dédiées à la préservation, à la transmission et au développement des techniques et savoir-faire traditionnels.

Leur engagement en matière de sauvegarde et de promotion du patrimoine vivant, qui se traduit par des mesures de sensibilisation, d’information et de communication et par une coopération étroite avec des acteurs du monde politique, de l’Église, de la conservation des monuments, des entreprises et de la recherche, peut être considéré comme un exemple à adapter et à mettre en œuvre dans d’autres contextes à travers le monde. Les ateliers, par leur organisation et leur système de formation à la pratique in situ, peuvent aussi servir de modèles pour tous types de bâtiments à construire et à entretenir.