© Anush Bayens/APAF, 2019

L'art de la perle de verre

Lors de sa quinzième session (15.COM), le Comité intergouvernemental de sauvegarde du PCI (Unesco), réuni en ligne du 15 au 18 décembre 2020, a inscrit l'art de la perle de verre sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Il s'agit du 19e élément inscrit pour la France sur les listes du PCI de l'UNESCO.

Cette candidature binationale a été présentée conjointement par l'Italie et la France.

L’art de la perle de verre est étroitement lié à la richesse des connaissances et à la maîtrise d’une matière, le verre, et d’un élément, le feu. Cet art recouvre des connaissances spécifiques et des savoir-faire partagés, renvoie à des procédés et des outils traditionnels particuliers et inclut différentes étapes.

En Italie, les savoir-faire techniques liés à la fabrication revêtent deux formes : 1) les perles a lume (au chalumeau) et 2) les perles da canna, réalisées en sectionnant, adoucissant et polissant une canne creuse.

En France les perles en verre plein sont réalisées au chalumeau et, par rotation et par gravité du verre chaud, prennent une forme ronde. Quant aux perles creuses, elles sont élaborées soit sur un mandrin, soit en soufflant dans une canne creuse.

L’élaboration plus complexe des murrines, qu’on retrouve dans les deux États, consiste à assembler autour d’un noyau des cannes de verre multicolores. Les perles sont ensuite décorées et utilisées de diverses manières.

Dans les deux États parties, la pratique se transmet surtout de manière informelle dans des ateliers où les apprentis acquièrent les savoirs principalement par l’observation, l’expérimentation et la répétition des gestes, sous le regard vigilant des artisans experts. La transmission peut également se faire dans le cadre d’enseignements formels dispensés par des établissements techniques.

Les cadeaux faits de perles de verre marquent certains événements et certaines occasions sociales. Vecteur de promotion de la cohésion sociale, la pratique valorise également la dextérité manuelle et l’artisanat. Les détenteurs et les praticiens se reconnaissent dans une identité collective faite de souvenirs et d’espaces partagés.