Le patrimoine immatériel : une arme de résistance et d’émancipation des femmes autochtones

© Yoriyas Yassine Alaoui (Instagram : @yoriyas) / En Terre Indigène

Table ronde

Lundi 5 juin 2023 - Paris - Théâtre de l'Alliance Française

Le patrimoine immatériel : une arme de résistance et d’émancipation des femmes autochtones Table ronde suivie du concert de Fatima Tabaamrant

Amérindienne des États-Unis, Maori de Polynésie, Kichwa d’Equateur, Shipibo du Pérou, Massai du Kenya, Khanty de Sibérie, Dayak d’Indonésie... Aujourd’hui, elles doivent encore se battre pour gagner leur place et le respect de leurs droits. Pourtant, ces femmes proposent des alternatives originales et nous montrent le chemin vers un monde plus solidaire et plus durable.

  • Lun 05 juin 2023 à 18:30 - Paris - Théâtre de l’Alliance Française Réservation

Gratuit

« Être femme et autochtone, c’est une double peine »
Hindou Oumarou Ibrahim, Présidente de l’Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad

Elles sont nos mères, nos sœurs, notre passé et notre avenir. En soulignant leur importance dès 2017, ONU Femmes a ouvert la voie vers une reconnaissance confirmée en 2021 par le Forum Génération Égalité en présence des Femmes autochtones, à l'occasion du 25e anniversaire de la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin. Aujourd’hui, sur tous les continents, elles font entendre leur voix. Elles sont nommées à des postes à responsabilité, comme Mary Simon, Gouverneure générale au Canada, ou Sonia Guajajara, ministre des Peuples autochtones au Brésil. D’autres sont devenues avocates, médecins, éco-féministes ou artistes. Elles nous montrent une autre manière d’être, de penser le monde et d’agir et nous ouvrent la voie vers un monde pluriel et féminin.

Intervenantes

Marina Canelos, présidente de Kuriñampi (association des femmes de Sarayaku), et Sabine Bouchat, directrice de l’école traditionnelle

Ce peuple a répondu aux menaces d’exploitation pétrolière au cœur de l’Amazonie Équatorienne par le Sumak Kawsay , le « bien vivre en harmonie avec la nature », dans lequel les femmes jouent un rôle de première importance car ce sont elles qui transmettent leur culture et leur langue. Elles ont ainsi créé une école Sacha Runa Yachay afin de préserver les savoirs traditionnels et de l'enseigner aux enfants dès l’âge de 3 ans, protégeant ainsi leur patrimoine. Les plus âgés, eux, ont leur radio Wayra Supai, « l’esprit du vent », qui, à travers internet, permet de toucher le plus grand nombre. Cette philosophie de vie qui guide ce peuple et renforce son identité culturelle indigène, a valeur d’exemple dans le monde.

Clarisse Da Silva, Jeune artiste kali’na de Guyane

En première ligne contre les projets d’exploitation en Guyane (Montagne d’Or…), cette étudiante aux Beaux-Arts de Paris, porte-parole de la Jeunesse Autochtone de Guyane (JAG), interpelle les autorités sur les menaces qui pèsent sur son territoire tout en valorisant sa culture dans son travail artistique. Une manière de mettre en lumière l’histoire d’un département français et en particulier celle des peuples autochtones d’Outre-mer. Aujourd’hui, elle questionne aussi le droit de la propriété intellectuelle, la folklorisation et la marchandisation de cette culture autochtone.

Fatima Tabaamrant, une Raïssa amazighe du Maroc

Elle se considère comme la mère de tous les Amazighs. Avec plus de 200 poèmes à son actif, la raïssa Fatima Tabaamrant défend la culture et les droits de ce peuple autochtone depuis les années 90, à travers son engagement artistique et politique. Parlementaire de 2011 à 2016, elle s'est notamment illustrée en posant une question en tamazight au parlement marocain, au sujet de l’enseignement de la langue dans les écoles du Maroc. L'artiste interpelle l’État avec des chansons sur le chômage des jeunes, la corruption ou la place des femmes. Chaque concert est un événement politique et artistique, où elle ne cesse de clamer les droits des femmes et leur aspiration à plus de liberté.

Cette conférence sera illustrée par des portraits vidéos.

Une table ronde en partenariat avec l'association En Terre Indigène et Anne Pastor, journaliste et documentariste audiovisuelle

L’association audiovisuelle En Terre Indigène s’attache à valoriser les peuples autochtones et en particulier les femmes qui se battent encore pour gagner leur place et leur reconnaissance. Elle propose de porter leur voix à travers des rencontres et des documentaires. Elle intervient aussi à la demande des communautés sous forme d’ateliers de renforcement des capacités, de leadership. Depuis 2018, l’association porte le projet La Voix des Femmes Autochtones, une plateforme documentaire qui met en lumière des femmes dont les engagements sont un laboratoire d’idées pour demain. Sensible à la transmission des savoirs, elle propose aussi des conférences, des documentaires, des publications, des podcasts et des expertises sur le sujet. Elle met également en place des interventions auprès des plus vulnérables dans l'hexagone et les Outre-Mer où, à travers l’outil radiophonique, les femmes libèrent leur parole et témoignent de leur reconstruction qu’elles restituent sous forme de podcast, de vidéos ou de publications, dans le but d’aider les autres à se reconstruire et de sensibiliser le public. La question des identités et du patrimoine est aussi au cœur des activités de l’association, en particulier en direction des jeunes et des femmes dans les communautés, dans les DROM et aujourd’hui dans l’hexagone. L’association est composée de professionnelles de l’audiovisuel, d’un studio de production sonore et d’expert(e)s.

Informations pratiques

Lundi 5 juin 2023 à 18h30 // Paris, Théâtre de l'Alliance Française
101 boulevard Raspail
75006 Paris
M° Notre-Dame des Champs (ligne 12) et Saint-Placide (ligne 4)

 

Entrée libre dans la limite des places disponibles, réservation conseillée : https://forms.gle/oo6N7ywg5jCdu5Mo9

Partenaires
Voir aussi
Fatima Tabaamrant
Concert

Lundi 5 juin 2023 - Paris - Théâtre de l'Alliance Française

Fatima Tabaamrant Maroc • La voix des femmes amazighes

Les Berbères (ou Imazighen) sont l’une des populations les plus anciennes du Maroc. À travers les évolutions du pays, leurs traditions se sont toujours maintenues, et notamment celle des raïss. Ces troubadours chantent l’histoire des villages et délivrent des messages sur des sujets de société. Avec plus de 160 poèmes à son actif, la raïssa Fatima Tabaamrant s’est engagée pour défendre la culture et les droits du peuple amazighe, en particulier ceux des femmes.

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