Au Zimbabwe, en pays Shona, la mbira occupe une place centrale dans les événements de la vie familiale et communautaire. Mbira : le terme désigne à la fois l’instrument : un « piano à pouce » de type sanza, fait d’une vingtaine de lames métalliques, et la musique rituelle, spirituelle ou festive pour laquelle la mbira est associée aux hochets en calebasse et aux tambours, ainsi qu’aux chants des musiciens. L’audience participe aussi à la performance, à travers la danse, les frappements de mains et les clameurs vocales.
Musekiwa Chingodza se tient à la croisée des chemins qu’emprunte aujourd’hui la mbira au Zimbabwe. Né en 1970 au village de Mwangara, dans une famille de musiciens réputés, Musekiwa a commencé à jouer dès l’âge de cinq ans, et a mené son apprentissage auprès de différents maîtres. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs musiciens de mbira, tant pour ses chants et son jeu lors de rituels et de fêtes que pour ses qualités de pédagogue et de « passeur de tradition », via les collaborations artistiques et les ateliers de transmission qu’il mène au Japon ou aux Etats-Unis.
Chanteur, danseur, joueur de hochets, de marimba (xylophone) et de tambour, Musekiwa semble habité par l’énergie propitiatoire de la mbira. Il a en tous cas à cœur de la transmettre, et est accompagné dans cette entreprise par son comparse et compatriote Charles Ngombengombe.